Les équipiers prennent la parole pour parler d’un aspect de la diversité.
Benoît G, jeune de banlieue parisienne
“Être un jeune issu de cité aujourd’hui c’est être issu d’une société à part, où la loi du plus fort a remplacé celle de l’état, où la violence répond bien souvent à la peur… Ce préjugé se répand de plus en plus, hors et dans la cité et je le constate au jour le jour. Il érige des murs de méfiance dont les individus sont autant victimes qu’ auteurs.
L’enjeu souvent est d’intégrer soi même et de faire intégrer aux autres que ce n’est pas ma différence qui détermine mon identité ou mon potentiel, mais bien mon être en lui même qui est bien plus complexe.”
Pénélope, femme
J’ai grandi dans une famille assez progressiste. Ce climat familial m’a donc poussé très tôt à avoir une réflexion sur mon statut de femme, le rôle que je veux jouer dans la société et les rôles que l’on m’ autorise à jouer, sans avoir à être décrédibilisée ou intimidée. J’ai très souvent l’impression que pour qu’il y ait une relation homme/femme sans rapport de force, nous devons minimiser nos besoins personnels pour laisser place à des besoins culturellement admis. Et ce sont ces besoins personnels que j’essaie de défendre au quotidien, sans pour autant me revendiquer “féministe”. »
Joël, analyste financier
« Coucou, c’est moi l’analyste-financier-mirot-comme-une-chauffrette. Et oui, c’est moi le vilain de la Haute Finance Internationale. Enfin, faut pas pousser quand même, je gagne ma vie correctement, mais je ne roule ni en Porsche, ni en Ferrari. D’ailleurs, je n’aime les voitures qu’avec chauffeur ou chauffeuse puisque je ne conduis pas, mais ça c’est un autre sujet ! Bref, je ne suis pas trader ni spéculateur ; suis le monsieur qui regarde les boîtes de ma région et qui prête ou pas.
Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de clichés qui se véhiculent sur mon travail. J’appauvrirais la veuve et l’orphelin… Si vous me croisez et que vous ne me connaissez pas, je suis fleuriste, ça évite les anathèmes d’ inconnus. Ma spécialité, c’est l’œillet, rouge de préférence.
Mais si vous êtes curieux(se), je vous expliquerai volontiers ce que je fais, ça pourra même avoir du sens pour vous. Chiche ? »
Gaël, senior
“Aurais-je pu espérer intégrer un équipage recruté sur des critères classiques de compétences sportives, de puissance musculaire, de dynamisme, moi qui suis paraplégique depuis 30 ans et qui a déjà largement dépassé le demi-siècle ? Quand bien même, qu’ aurais-je pu apprendre auprès d’un équipage homogène constitué d’ individus ayant le même vécu, le même profil que moi ?
Au sein du Team Jolokia, je me suis retrouvé au milieu d’équipiers très différents avec lesquels j’ai pu partager ma petite expérience de navigateur et qui m’ont instruit de leurs nouvelles techniques. La mixité à bord nous oblige à plus de calme et de respect réciproque. Au final, la diversité nous rend curieux et altruistes et a facilité la symbiose indispensable à l’efficacité d’une équipe.”