Le site de la course : http://www.rolexmiddlesearace.com/index.cfm
Les réactions à l’arrivée :
Stéphanie, équipière
« Pendant la course j’ai été marquée par Gaël, mon chef de quart. Il m’a vraiment impressionné : voir un chef de quart paraplégique à la barre par 40 nœuds dans des creux de 6 mètres, je dis bravo à la performance du bonhomme ! Il a été très zen et pédagogue, il est plein d’expérience et il sait en faire profiter ses co équipiers. L’ambiance était donc très bonne et chacun a trouvé sa place. Et notre résultat est très honorable ! A la fin, nous avons eu de grosses conditions et nous nous en sommes bien tirés. On termine dans les 20 premiers sur les 130 bateaux en temps réel, c’est très bien ! Nous avons tenu bon et sommes allés jusqu’au bout. Il est certain que nous avons un bateau fait pour le gros temps, mais avec un équipage peu expérimenté sur ces conditions-là. On est fier de notre course et de notre résultat !
Ce qu’on vit en termes humains et sportif est fantastique : combien de personnes au monde ont vécu ce qu’on a vécu sur un VO’60, avec des gens complètement différents et dans des mers aussi formées ? Je veux continuer à en faire partie ! »
Gaël, chef de quart
« En cette fait de saison, nous avions un équipage toujours aussi motivé mais plus entraîné, qui s’est battu du début à la fin. La configuration de la course était spéciale : une première journée avec un vent raisonnable ensuite deux jours où l’on a quasiment pas avancé, et enfin une dernière journée à fond. Nous sommes passés d’un extrême à l’autre en termes de vent : c’est la Méditerranée !
Mon poste de chef de quart a été finalement assez simple car nous n’avons pas fait beaucoup de manœuvres. Ça a été un vrai plaisir, ils étaient tous au top ! »
Pierre, skipper
« Quelle course ! 36 heures de pétole, 36 heures avec 35 ou 40 nœuds, le tout dans des paysages sublimes qui nous offrent leurs lots d’effets de site, ce tour de Sicile est vraiment passionnant pour un marin !
L’équipage était fin prêt pour affronter ces conditions de mer difficiles et ne rien lâcher malgré ces montagnes d’eau toujours impressionnantes.
Je crois que nous avons à nouveau montré que la diversité est viable. A notre arrivée, nous avons une fois de plus gagné le respect de nos concurrents, ils voient maintenant que la différence est aussi une force. »
Mercredi 22 octobre, jour 5
Avis général « C’était ouf !! » 6ème sur 8 en IRC et 53 sur 130 en IRC général
Ils ont bien joué avec les pros !
18h En mode Volvo Ocean Race sur la Middle Sea Race ! Let’s go !
15h : dernier virement dans 40 noeuds de vent et route direct vers Malte ! ETA 23h sur la ligne !
10h Le calme avant la tempête…
Comme prévu le vent est monté et les piments touchent maintenant 35 nœuds de vent et affichent une vitesse de… plus de 15 nœuds !
Ça fume pour finir la course en beauté !
Message de Pierre : « On vient d’enrouler Pantalerria, 2 ris, sous J4, mouillés ! Ça va être une journée sportive et dure ! Mais ça va »
Mardi 21 octobre, jour 4
Gaël, premier chef de quart paraplégique sur un Volvo Ocean de 60 pieds
Sur la Rolex Middle sea race, Team Jolokia parie une fois de plus sur la force de la diversité et réalise une première : donner la responsabilité de chef de quart sur ce type de voilier extrême à une personne handicapée.
L’équipage de la différence est donc managés par Artur, marin polonais de 25 ans et Gaël, chef d’entreprise et paraplégique. Gaël, chef de quart, Didier, équipier et Pierre, skipper et team manager réagissent.
Gaël, chef de quart Team Jolokia
Être chef de quart sur un Volvo Ocean 60′ avec votre handicap, n’est-ce pas source de stress ?
« Pour moi, le handicap n’est pas un frein dans mon poste de manager. Être chef de quart, c’est faire en sorte que toutes les manœuvres soient cordonnées. Je dois organiser, déléguer et prendre des décisions; mon physique n’est pas forcément impliqué. Bien sûr, si j’étais plus mobile je pourrais intervenir d’avantage techniquement. Je suis donc obligé de faire plus confiance aux gens et j’ai besoin qu’ils s’impliquent et communiquent de la meilleure façon. Mon rôle est aussi d’apporter mon expérience, notamment dans les situations difficiles. A bord de Team Jolokia, la mixité à bord nous contraint à plus de calme, d’écoute et de respect, des notions essentielles pour être performant.
Didier, équipier
Avoir un chef de quart handicapé, comment vivez-vous cela ?
“Pour moi, c’est une question de personne plus que de handicap. Gaël a une très grande expérience en tant que marin, il est solide et a su nous enseigner de nombreuses choses. Il a su nous donner de l’autonomie et nous a prêté confiance. Son expertise est telle que son handicap est dépassé. J’ai beaucoup appris de son management et cela ne me pose aucun souci que nous ayons une différence physique. C’est vrai que nous ne sommes pas habitués dans nos vies professionnelles à être managé par une personne handicapée. Le handicap est dans la tête plus que dans l’apparence. Nous devons adhérer à des compétences, à un style de management, nous n’adhérons pas à une apparence physique !”
Pierre, skipper, Team manager et co-fondateur de Team Jolokia
N’est-ce pas un risque que vous prenez d’avoir un chef de quart paraplégique ?
“Bien sûr c’est un risque, et c’est bien cela qui en fait un atout ! Nos amis anglais disent toujours « no pain no gain », on pourrait traduire : si on ne mise pas, on ne gagne pas ! C’est toujours le cas quand on veut être dans la performance. Le monde évolue vite, les technologies, le mélange des populations, l’environnement extérieur. Dans un sport comme la voile où nous sommes au contact de grandes entreprises qui nous soutiennent, nous sommes comme chacun impactés par ces changements, que ce soient ceux de la finance, du climat ou bien de l’invention d’une nouvelle fibre pour nos bateaux. Alors s’adapter, c’est le maître-mot ! Sortir de l’habitude fait toujours peur, mais au final le vrai danger c’est l’habitude, le manque de créativité.
Gaël est handicapé, et alors ? Il est compétent avant tout, et sa capacité de concentration et d’abnégation est rare. Elle impose le respect à tous. C’est un homme qui ne lâche pas son objectif même dans les moments durs, et il transmet cette énergie à son équipe. A bord, il apporte cette concentration et cet investissement collectif. Cette force est bien plus importante que son handicap. Des grands costauds, il y en a à la louche dans les salles de musculation. Il ne peut pas courir ? Et alors, j’ai plein d’équipiers qui peuvent courir et je n’ai pas besoin que tout le monde saute en même temps sur le bateau ! Des sportifs de haut niveau comme Gaël, c’est beaucoup plus rare que des gens qui courent.Il faut savoir dépasser l’apparence, dépasser ce qui choque comme le handicap. Regardez Beethoven qui était sourd quand il a composé ses dernières symphonies ou bien Rimbaud qui a écrit la majorité de son œuvre à l’adolescence.
Recherchons les compétences et le talent par-delà les apparences, faisons preuve d’adaptabilité dans un monde qui change. Pour moi, c’est la clé de la performance et du vivre-ensemble.”
12h Message de Pierre : « Ça capte seulement ! Tout va bien après une nuit plus que scotchés. Cela commençait à être dur pour l’équipage mais c’est le moment que le vent a choisi pour entrer tranquillement, avant une nuit et journée de mercredi qui s’annoncent quelque peu plus sportives. Beaucoup de reaching (près bon plein) au programme, ce n’est pas pour me déplaire même si la nuit va sûrement être peu reposante. »
Lundi 20 octobre, jour 3
9h30 : « Des photos qui parlent d’elles-mêmes ! Alternance de spi et jib cette nuit. On s accroche à chaque brin d’air et que tout cela ressemble quand même a une bonne partie de poker géant. Ça va bien à bord, on sort nos cartes du jeu : on est content de voir l’autre VO’60, Ambersail, régulièrement derrière ! », Pierre skipper
6h30 – 7h30 « 3,5 milles nautiques pendant notre quart de 2h… Au moins ça nous laisse le temps de profiter du fabuleux spectacle que nous offre le Stromboli… » Thomas, chef de quart
« C’est beau ! Mais la journée va être longue si le vent ne suit pas… », Stéphane, bastaque
Quel défi de rester à fond dans la course dans ces conditions !
Dimanche 19 octobre, jour 2
22h45 : Toujours dans les petits airs, Jolokia prend son mal en patience et les équipiers s’affairent aux réglages !
En approche du célèbre Stromboli et passage de nuit oblige, pas d’image de l’équipage de la différence naviguant devant ce magnifique volcan !
Nous vous renvoyons donc vers la galerie photos de la course pour admirer la concurrence : http://www.regattanews.com/gallery.aspx?eid=350&ctid=3&year=2014
17h15 ; L’équipage vient de passer le détroit de Messine, entre le bout de la botte italienne et la Sicile. Un coin délicat pendant la course : beaucoup de cargos et de courants violents ! Cela fait peu de place pour beaucoup de monde !
Les piments ont bien remontés la flotte et ont su déjouer les maléfices de Charybde et Scylla (référence Odysée nldr ;))
11h Message de Pierre, skipper : « Nous avons passé la nuit à gérer les petits airs comme ce matin. Observation du plan d’eau, des concurrents et réglage permanent pour gratter le moindre mille vers Messine, le détroit entre la Sicile et l’Italie. Les fichiers météo sont inutiles à moins d’avoir le guide de traduction, étant donné que les écarts en force et direction sont énormes, quel que soit le modèle utilisé ».
Les vers de Gaël, chef de quart :
« Allons à Messine
Pécher la sardine
Nous qui venons de Lorient
Pêcheurs de harengs »
9h : Il Etna, una forza ! La differenza è una forza !
Samedi 18 octobre, jour 1
Bon départ pour Team Jolokia qui navigue sous spi à 10 nœuds, même vitesse que le vent !
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Et n’oubliez pas, nous avons besoin de vous sur KissKissBankBank pour être au départ de la Sydney-Hobart en 2015 😉