Pour cette 8ème interview de notre série “Diversité : parlons-en ! ” qui explore les enjeux de la diversité en compagnie de personnes inspirantes et engagées, Jolokia a rencontré Martin Hertau. Depuis 2013, il est l’un des capitaines de Tara, le voilier de la Fondation Tara Océan (FTO), dont l’objectif est de mener des expéditions scientifiques et de sensibiliser différents publics aux enjeux climatiques. La FTO est également observateur spécial à l’ONU.

Interview réalisée par Anna Oddone, équipière 2018-2021 et Léa Landuré-Provost, équipière Jolokia 2020-2021. Photo : Sarah Fretwell / Fondation Tara Expéditions.

Said Hammouche

Jolokia : Quel est ton parcours jusqu’à Tara ?

Martin Hertau : Mon parcours jusqu’à Tara est simple. J’ai fait des brevets de la marine marchande, et petit à petit, je suis arrivé sur le bateau en étant intéressé par la navigation polaire. J’ai travaillé un peu partout. Suite à mon expérience en Norvège et au Spitzberg notamment, j’ai rencontré Tara au mouillage, qui revenait de l’Antarctique en mer de Weddell. À ce moment-là, le capitaine savait qu’ils repartaient dans la glace et m’a proposé le poste de second.

Pourrais-tu nous présenter la Fondation Tara et l’expédition actuelle ?

La fondation a trois missions principales. La première est la recherche fondamentale pour “comprendre comment ça marche”. La deuxième est une mission éducative car cela ne sert à rien d’acquérir de la connaissance si elle n’est pas partagée et diffusée. La mission éducative est assez importante : 4000 professeurs ont été formés, 150000 élèves suivent le bateau en France et près de 200000 dans le monde. Il y aussi un travail de sensibilisation : une exposition transite actuellement en France et a déjà été vue par 2 millions de personnes. Nous faisons également des visites publiques à chaque escale. La dernière mission est le plaidoyer. C’est un mot un peu poli pour parler de lobbying en faveur de la protection de l’océan et de la législation sur le plastique. Il y a notamment un siège d’expert Océan à l’ONU ainsi qu’une plateforme océan climat et des associations telles que WWF pour militer et influer sur les nouvelles réglementations sur le plastique en France. Donc les 3 missions de la Fondation Tara sont recherche fondamentale, éducation et plaidoyer.

L’expédition actuelle est assez vaste, il y a deux expéditions en une. Elle s’appelle Tara Microbiome et vise à étudier le microbiome : c’est le théâtre des opérations du plancton. Nous avons fait Tara Océan pour voir qui il y avait dans l’océan. 7 ans plus tard, Tara Microbiome est une expédition encore plus poussée s’appuyant sur du nouveau matériel, de nouveaux protocoles et l’expérience de l’expédition précédente. Il s’agit de comprendre comment ça marche : comment ces micro-organismes évoluent-ils entre eux ? Qui mange qui ? Quelles sont les interactions ? Et surtout, comment ce microbiome de l’océan réagit-il au changement climatique ?

Les 3 missions de la Fondation Tara sont recherche fondamentale, éducation et plaidoyer.

Vous vous intéressez à la biodiversité, et la diversité tout court est monnaie courante à bord, car Tara est un petit espace partagé entre marins, scientifiques, journalistes et artistes, d’horizons et nationalités différents. Quels sont les richesses et obstacles dûs à cette diversité ?

Les richesses sont compliquées à résumer. Nous travaillons pour une mission commune, tout le monde est là pour accomplir une mission déterminée. La langue de bord est l’anglais. La richesse est dans les différentes manières de voir les choses et dans la diversité des métiers. À bord, il y a des marins, des chercheurs, des journalistes, parfois des équipes télé, et lorsque cela est possible, des artistes. Cela crée un microcosme intéressant. Artistes et scientifiques, marins et chercheurs : ces métiers n’auraient jamais été amenés à travailler ensemble. La richesse est dans l’échange et le contact.

Je ne sais pas s’il y a tant d’obstacles que cela. Tout est cadré dans un travail. Chacun vient ici pour produire quelque chose. Je crois que les obstacles sont des incompréhensions culturelles. Sur ce bateau, que tu sois chef scientifique ou capitaine, tu nettoies les toilettes et tu fais le ménage. Il n’y a pas de caste, c’est assez collégial. De ce fait, le principal obstacle est le rythme. Les gens sont facilement rincés car c’est un petit bateau pour ce que nous y faisons. L’état de la mer, les quarts, la fatigue, l’irritabilité, les susceptibilités… Le rythme est éprouvant pour beaucoup, surtout en fin d’embarquement. Cela impacte le moral. Tout ce que nous faisons peut être mal interprété. Lorsqu’il y a moins d’envie, les erreurs et les oublis et l’impression de plus avoir sa place commencent à arriver. Je pense que c’est ce que certains ressentent. Ils se disent : “je n’ai pas le niveau, je suis cassé”.

La richesse est dans l’échange et le contact.

Comment est organisée la vie à bord ? Et combien de temps restent les gens en général ?

C’est assez variable. Avant, les marins restaient jusqu’à 5 ou 6 mois. Maintenant les marins embarquent plutôt 3 ou 4 mois et les capitaines 5 ou 6. C’est beaucoup moins long pour les scientifiques qui viennent environ 5 semaines. Il est arrivé que certains restent 2 mois sur de longs legs (embarquements, ndlr) lorsque nous n’avions pas le choix. Mais généralement, c’est plutôt 4 à 5 semaines. Les journalistes font des embarquements de 2 mois. Seuls les ingénieurs Océano embarquent pour une durée similaire à celle des marins (3 mois) car ils sont peu nombreux. Ils se relaient pour qu’il y ait quelqu’un en permanence.

Ces personnes se rencontrent-elles avant d’embarquer, ou à bord ?

Une expédition est compliquée à organiser. Monter un projet prend du temps, 1 ou 2 ans environ. Une vingtaine de laboratoires travaillent ensemble. Il faut définir ce que nous allons étudier, faire les protocoles et organiser qui fait quoi en fonction des spécialités de chacun. Les scientifiques se rencontrent avant, au moins en digital. Nous, les capitaines, sommes dans certaines réunions de temps en temps, mais je ne connais pas tous ceux qui viennent à bord. Par contre, les marins ne les connaissent pas. Certains artistes et journalistes reviennent, mais sinon personne ne les connaît. Dans la majorité des cas, nous nous rencontrons à bord de Tara, la veille du départ.

Comment s’organisent les tâches, la vie à bord ?

Cela dépend du poste. Pour commencer, il y a un briefing de sécurité. Ensuite nous présentons rapidement le bateau et les tâches, puis chacun est autonome. À bord, il y a 2 choses : notre travail respectif et ce que tout le monde doit faire, c’est à dire les quarts et le service (vaisselle, service à table et nettoyage).

Participes-tu aussi à ces tâches ?

Bien sûr, comme tout le monde.

Sur Tara, plusieurs marins montent à bord à tour de rôle avec un poste précis. Ont-ils des points en commun ? Si oui, lesquels ? Et quelles sont leurs principales différences ?

À part être marins, ils sont tous différents. Ces marins savent tenir un rythme et peuvent « enquiller » pas mal d’heures de travail pendant des mois, sans pause. C’est certainement leur point commun.

Ta vision des scientifiques a-t-elle évoluée au cours de ces 8 années avec Tara ?

Évidemment. Je ne connaissais rien à la science et n’avais jamais travaillé avec des scientifiques, donc je les vois différemment. J’ai mis du temps à comprendre comment fonctionne la production d’articles et j’ai été surpris par l’énorme concurrence. C’est un peu la course : les scientifiques sont soumis aux mêmes lois capitalistes que le reste de la société. Il faut produire, mettre son nom, décrocher des budgets… Naïvement, j’imaginais un monde un peu plus “équilibré” philosophiquement, mais ce n’est pas vraiment le cas. Ce sont des gens comme tout le monde.

En tant que capitaine de Tara, tu dois gérer la diversité présente à bord et porter à terme les missions. Cette diversité n’est pas choisie, elle n’est pas une finalité, elle existe… Est-ce compliqué ?

Effectivement, c’est une norme. La complexité n’est pas tant sur la diversité des personnes. En revanche, la diversité des aspects de la Fondation Tara, qui fait à la fois de la science et de la communication, est plus compliquée à gérer, car cela crée parfois des antagonismes. La science peut avoir l’impression d’être mise au détriment des médias et vice-versa… Ce sont des notions complètement différentes et difficiles à coordonner. Il arrive aussi que le réalisateur ait une vision complètement naïve des marins et demande des choses qui n’existent que dans le concept terrien de la mer. Cela crée encore plus de distance.

Par exemple, mettre quelqu’un en nid de pie à l’approche de la Polynésie en criant « Terre… ». Ces trucs ont 200 ans ! Nous voyons cela comme grotesque, ridicule. Mais j’ai compris en travaillant avec les journalistes qu’il faut un lien, une histoire, un scénario. Dans ce sens-là, trois mondes se télescopent : marins, scientifiques et communicants ! Je trouve cela plus compliqué que de voir des Espagnols, des Chiliens, des Allemands et des Arabes en même temps. J’entends souvent beaucoup de réflexions lorsque le temps imparti à chacun est déséquilibré. Cela crée de la frustration et de l’incompréhension. Mais si à la fin de l’embarquement, chacun a eu ce qu’il voulait, tout le monde est copain, c’est cool !

Comment faire ? Parles-tu avec les scientifiques et les marins pour leur expliquer que la communication est importante ?

Il faut expliquer l’enjeu, quoi pour qui. Certains marins sont là depuis un moment, ils ont compris et se prennent au jeu. Effectivement, une fois que cela devient un jeu, c’est beaucoup plus facile. La personne qui se trouve derrière la caméra peut aussi arranger le coup, car il s’agit d’avoir confiance.

Vous retrouvez-vous autour d’une table pour discuter de ce qui n’a pas fonctionné à certains moments ? Faites-vous des débriefings ? Ou la médiation se fait-elle toujours à travers toi ?

En expédition, nous faisons des briefings pour la science tous les matins. Le soir, le chef scientifique et le capitaine, au minimum, reviennent sur ce qui n’a pas fonctionné pendant la journée. Mais nous sommes dans le carré (espace de vie commune à bord, ndlr), c’est ouvert à tout le monde. 

Avec Jolokia, les briefings et débriefings sont sans doute l’un des outils les plus utiles que nous ayons. Cela permet de désamorcer, faire ressortir, unir et enrichir énormément la vie entre les équipiers. Ces échanges ont complètement changé le type d’interactions.
Grâce à la mise en place de cette ouverture totale, qui se fait progressivement, même les personnes qui ne seraient pas copines dans la vie de tous les jours, arrivent à s’entendre sur le bateau. 

Que découvrent les scientifiques lorsqu’ils viennent à bord ? Quels sont leurs retours ?

Il faudrait leur demander… Je pense qu’ils apprécient que l’ambiance soit assez simple. Sur le bateau, tout le monde est assez cash et beaucoup de choses passent aussi par l’humour. Nous vivons ensemble comme cela et c’est un moyen d’éviter les conflits. Cela peut parfois surprendre car c’est un peu brut. Mais il faut généralement peu de temps pour que les nouveaux arrivants s’y mettent.

J’imagine que certaines personnes ont parfois du mal à trouver leur place à bord… Pourquoi ? Comment arrivent-ils à trouver leur place ?

Il faut que nous donnions de la place, ce qui n’est pas évident. Par exemple, en 4 ans d’embarquement ensemble dans des conditions difficiles, Nico, Jon et moi nous connaissons bien : la galère soude ! Nous essayons de laisser de la place aux nouveaux embarquants mais le naturel revient vite.

En arrivant, les scientifiques ont une place, mais ils sont de passage. C’est peut-être plus difficile pour l’équipage entrant parce qu’ils vont s’intégrer à des rythmes et passer des mois ensemble. Il faut aller vers les gens et certaines personnes sont tellement réservées qu’elles n’osent pas. Elles donnent l’impression que tout va très bien et arrivent à cacher plein de choses en gardant le sourire. En posant des questions, tu apprends pleins de trucs, ou réalises que tu es à des années lumières d’imaginer ce que la personne vit.

Toi ou l’équipage, échangez-vous régulièrement avec ces personnes ?

Nous mettons en place des entretiens à la fin de l’embarquement. Chacun, s’il en a envie, parle dans le “PC com” (poste de commande communication, ndlr). C’est intime. Les gens ne disent pas les mêmes choses seuls qu’en groupe de 5. Si je vois depuis 2 ou 3 jours qu’il n’y a pas de répondant aux blagues, si je trouve quelque chose un peu spécial ou remarque qu’un sourire n’a pas de retour, je vais essayer de voir ce qu’il se passe. Le problème est de trouver la bonne question au bon moment et ce n’est pas évident car je suis moi-même bien chargé mentalement.

Chacun est très différent. Certains vont directement prendre de la place parce qu’ils ont cette force. Souvent, cela demande plus de temps à ceux qui n’ont pas confiance en eux, parce qu’ils n’osent pas. Ils font des chemins mentaux qui n’existent pas à bord et avec la fatigue, tout prend de plus de proportions. Nous n’avons pas énormément de temps pour cela. Il faut pouvoir et vouloir trouver le moment de dire : “que se passe-t-il ?” Je suis passé à côté de plein d’histoires que je n’avais pas vues ou que j’avais minimisées, et qui m’ont été rapportées. C’est pour cela qu’il est important d’avoir un équipage soudé. Les postes sont complètement différents, mais le cuisinier ou la cuisinière par exemple, peut percevoir beaucoup de choses car il passe plus de temps dans le carré et entend des discussions que je n’entends pas. Tout se passe dans le carré et le pont arrière. La cuisinière peut me rapporter des situations un peu tendues que je n’ai ni vues, ni entendues.

Cette sensibilité et écoute des autres, est-elle dûe au fait que la cuisinière est souvent une femme ? 

Tout le monde est un peu comme cela. Pour les marins, il est important que les gens aillent bien. C’est fait avec des sensibilités différentes, mais que ce soit une femme ou un homme… 

C’était de la provocation…

Il y a évidemment plein de différences – autres que physiologiques – hyper importantes. C’est pour cette raison que nous aimons naviguer avec des équipages mixtes. Tout le monde a l’air capable d’écouter à bord. Mais j’ai l’impression que les femmes communiquent plus rapidement et osent dire qu’elles sont débordées ou que ça ne va pas. Je les trouve plus démonstratives, alors que les hommes attendent et masquent le truc. C’est une généralité qui s’infirme dans beaucoup de cas.

Tu évoquais que les gens ne disent pas la même chose dans un debrief avec toi que dans un debrief commun, ce qui est tout à fait normal. Je réalise que c’est l’une des différences avec Jolokia. Au début, il est vrai que nous n’osons pas. Nous faisons des briefs one-to-one par téléphone avant les entraînements, en plus des debriefs communs. Cela prend du temps. Faire confiance prend du temps. Mais à la fin de la saison, cette différence s’estompe. Nous sommes arrivés à un niveau où nous sommes capables de dire à tous les mêmes choses que nous dirions à Jeff (le capitaine de Jolokia, ndlr).

Le temps passé ensemble aide aussi. Dire “j’en ai marre qu’untel ou untel me sollicite” ou “vous êtes lourds” devant un groupe est compliqué ! Cela génère des émotions et risque de mal se passer. Il faut avoir le temps de les digérer ensemble. Lors d’un embarquement d’un mois, nous n’avons pas ce temps, car nous sommes là pour travailler. Tandis que si une personne me le dit et que je vais voir indirectement ce qu’il se passe, ou que je propose autre chose, cela se fait tout seul.

C’est justement la raison pour laquelle il est intéressant pour Jolokia de voir en quoi ce qui a été fait est utilisable dans d’autres cadres. Il est délicat de bouleverser un système qui est là pour travailler, car il faut ensuite gérer le bouleversement mis en place… Selon toi, quels sont les outils les plus appropriés pour gérer la diversité ?

Pour moi, l’outil principal est la mission commune. Mettre la toile, envoyer les machines ensemble… Les scientifiques comprennent rapidement qu’ils ne font rien sans les marins. Nous sommes là pour eux et eux apportent la légitimité au bateau. Ils nous aident à manœuvrer les voiles et nous préparons le bateau pour la science. Chaque équipe de service est constituée d’un marin et d’un scientifique. Nous faisons les corvées ensemble, les quarts ensemble, les manœuvres ensemble. Nous sommes ensemble tout le temps et partageons les corvées sans en avoir envie et en étant débordés. Il y a aussi des moments exceptionnels et superbes sur ce bateau : un coucher de soleil, des baleines, des dauphins… En général, tout le monde est assis ensemble et observe le même coucher de soleil ou la baleine, cela soude énormément. La mission commune et faire les choses ensemble sont vraiment hyper importants.

Beaucoup le disent, dès lors qu’il y a une caste, c’est terminé. Sur les gros bateaux américains ou français, les scientifiques et les marins ne sont pas ensemble. Ils se voient éventuellement pour un briefing avec le capitaine, mais c’est tout. Sur Tara, chacun fait partie intégrante de l’équipage et crée à la vie à bord. Cela change tout et d’après les retours que j’en ai, c’est la raison pour laquelle les gens adorent venir sur le bateau. Nous ne pouvons pas avancer les uns sans les autres. Le ciment est dans le travail commun et la mission commune. 

L’outil principal est la mission commune.

L’un des partis pris de Jolokia, est que “l’inclusion passe par un rôle”. Sans rôle, il est très difficile de se sentir inclus. La bienveillance ne suffit pas.

Sur un bateau, si quelqu’un ne participe pas, c’est impossible, ou alors c’est du tourisme. Lorsque plusieurs personnes n’ont pas de poste, sur de petits parcours avec des VIPs par exemple, c’est compliqué car ils ne sont pas intégrés à la vie de bord. Il faut s’intégrer aux tâches, sinon cela ne fonctionne pas. C’est pareil dans toute structure et en particulier sur un bateau : ceux qui ne participent pas à la vie de bord ne partagent pas les mêmes choses et sont exclus par définition.

Qu’as-tu appris ? Le Martin d’avant et après Tara est-il différent de par ce qu’il y a vécu ?

Inévitablement, comme toute expérience ! C’est 8 ans de ma vie sur 19 en tant que marin. Cela m’a changé, c’est certain.

Qu’as-tu découvert chez toi ou chez les autres, humainement ?

La complexité ! Tout est complexe… Tout est question de moment, de vibration que tu ressens avec les gens. Il faut du temps pour rencontrer. Intellectuellement, que ce soit à bord ou à l’extérieur avec tous les pays que nous avons traversés, j’ai appris énormément de choses que je ne peux résumer en 2 mots. C’est hyper intéressant d’échanger directement avec les gens sur ce qu’ils ressentent, leur manière de voir les choses et comment nous les interprétons.
Demander l’autorisation des Rois en Polynésie pour faire des prélèvements, était fou ! Tu prends conscience du décalage énorme qu’il y a entre les humains. Cela rend parfois optimiste et parfois complètement pessimiste, car tu te demandes comment faire pour s’en sortir avec des points de vue complètement différents. La machine est lancée et ne peut s’arrêter. Nous ne vivons pas tous sur la même planète, ni au même rythme, ni avec les mêmes impératifs, ni avec les mêmes objectifs… Il y a tellement de cultures différentes, des niveaux de vie différents et tout s’accélère ! Ce que nous vivons est un pari génial et effrayant à la fois. Il y a un sacré boulot et peu de réponses simples. Mais il y a de belles rencontres et plein de connaissances.

Je vois l’océan complètement différemment. J’ai davantage envie d’observer. Voir l’urgence donne envie de s’engager… éduquer c’est bien mais là, il faut agir !

« Il y a tellement de cultures différentes, des niveaux de vie différents et tout s’accélère ! Ce que nous vivons est un pari génial et effrayant à la fois. Il y a un sacré boulot et peu de réponses simples. Mais il y a de belles rencontres et plein de connaissances.

 

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