C’est sous un ciel grisonnant et 5 à 6 nœuds de vent de secteur Nord-Ouest que le départ de cette 11ème édition du Tour de Belle-île 2019, a été donné. L’ensemble de la flotte s’est élancée à 10h précise ce samedi 18 mai. Contrairement à l’année passée, le vent s’est renforcé dans l’après-midi permettant à notre équipage de faire le grand tour de Belle-ïle. Après 8 heures de course, notre équipage de la diversité a franchi la ligne d’arrivée à 17h59 en 2ème position à seulement 53 secondes du vainqueur, le Mach 45 Bretagne Télécom.
Un départ coloré
L’ensemble des 370 équipages engagés a pris le départ sous spi. Malgré un vent quasi nul, ce départ fut majestueux avec ces centaines de voiles colorées regroupées sur une même ligne. Team Jolokia s’est vite extirpé de la flotte, se retrouvant dans le top 10 au passage de la première marque de parcours, à proximité du Phare de La Teignousse. Entre un vent changeant, molissant, forcissant et des changements allures, nos 12 équipiers n’ont pas chaumé, ils ont énormement manoeuvré pour rester dans le match. A la pointe Est de Belle-Île, aux Galères, Eole a fait des siennes et a joué avec les nerfs de nos concurrents. Une fois dégagé de cette zone de « pétole », Team Jolokia a fait route sur la Teignousse puis direction la ligne d’arrivée.
Une première régate
Ce fut la première régate de la saison mais également la première course de sa vie pour Moïra, 24 ans, équipière 2019, qui nous raconte : « Le tour de Belle-île était ma première régate. J’y allais avec beaucoup d’envie et quelque peu d’appréhension face à quelque chose qui m’était parfaitement inconnu. Certains équipiers m’avait beaucoup parlé des départs de course où l’on est cramé avant même de passer la ligne. Alors je me demandais comment allait se passer ce départ, la tension qui allait y avoir… Mais dans le début de la matinée presque pas de vent, départ bien mou sous spi… Mou, mais néanmoins très impressionnant avec ces centaines de bateaux sous spi sur le plan d’eau. Durant les premières heures, j’ai eu le sentiment qu’on a fait de belles manœuvres. Tout l’équipage avait beaucoup d’envie, une volonté commune de se donner à fond pour cette première course de la saison. Le sentiment que réellement on a fonctionné ensemble, en communiquant et surtout en partageant tous la même joie et la même sensation qu’on participait à quelque chose de rare et d’exceptionnel. On a fait la dernière partie de la course à « se tirer la bourre » avec Bretagne Télécom. Ça nous a vraiment relancé dans le jeu, avec l’envie de batailler jusqu’à la fin pour donner notre maximum. Une très chouette expérience ensemble sur le bateau ! »
Ensemble et c’est tout !
Ils ne connaissent que depuis deux mois et pourtant tout laisse à penser qu’il y a des années d’entraînements derrière. Cette cohésion d’équipe est bluffante ! Elorri, équipière pour la première année à bord se confie : « C’était une course intense, ponctuée de changements de voile et de manoeuvres : départ sous spi, passage de la Teignouse sous spi – mythique, enchaîner avec le code 0, puis des bords de spi à nouveau… À bord, la concentration reigne, l’équipage marche bien, il n’y a pas de communication superflue, on sent que l’esprit d’équipe motive chacun d’entre nous à s’engager et donner le meilleur de soi-même. Nous sommes un équipage soudé et cela se voit à la manière dont les manoeuvres s’enchaînent. C’est fort, cet équipage me porte. D’autant plus qu’il faut tenir jusqu’au bout et que la fin de l’après-midi n’a pas été de tout repos. Une fois la pointe de Belle-Île passée, le vent a forci, nous avons du nous mettre à 5 pour affaler le J1 sous le vent du J2… c’est la force de ce bateau : aucune manoeuvre ne peut se faire seul, nous avons besoin de travailler ensemble. Une image que je garderai en mémoire est lorsque j’ai dû monter au mat, au près sous 15 noeuds, car la drisse de Jib bâbord était restée coincée en haut de l’étai. De là-haut, je surplombe la flotte de voiliers lancée au près en direction de la Teignouse, des voiliers tous différents mais faisant cap dans la même direction, avec un objectif : passer la ligne d’arrivée. La ligne d’arrivée nous la passons à 17h59 – j’avais parié 17h58 avec Ilies, Charline, Marjolaine et Mathilde tandis que nous sommes au rappel. À peine la ligne franchie, nous nous sautons dans les bras, fiers de célébrer ensemble cette esprit d’équipe qui nous a poussé pendant toute la course. »
Cette régate fut un bel entraînement pour notre équipage, le petit temps est tactique et stratégique, il implique aussi de rester concentré jusqu’au bout. Jean-François Levasseur, entraineur de Team Jolokia, raconte: « Une jolie première course avec des rebondissements. Après un début de course difficile dans les petits airs, nous avons réussi à nous extraire de la Teignouse à temps, et revenir sur la concurrence sous le vent de Belle-Île. Nous avons fait une course sans faute, l’équipage après seulement trois entraînements a fait du bon travail. Nous devons encore gagner en rapidité mais la technique est là. Niveau humain, la cohésion au sein de cet équipage est au top niveau, ils sont soudés et engagés, il y a vraiment une super dynamique. Évidemment dans la façon de faire avancer le bateau ça se ressent. Ils ont trouvé leur objectif commun et donne tout pour l’atteindre. Quand on pense que certains sont débutants à bord c’est bluffant. La transmission des connaissances entre les équipiers a vraiment opéré. C’était vraiment une belle course de rentrée, je les félicite. »
La diversité a su prouver qu’elle était capable du meilleur et a montré une nouvelle fois, que oui, elle est source de performance.
Ils racontent:
Nicolas, 55 ans, équipier 2019 : « Le tour de belle île, c’était ma première régate à bord ! Un temps calme qui a permis de
démarrer serein, en envoyant le spi aussitôt, bien que partiellement deventés par nos concurrents. J’ai été surpris que les écarts
se creusent aussi vite, laissant croire que tout était joué dès le passage de la teignouse. Nous avons enchainé les manœuvres avec
sérénité et efficacité.
La conclusion :
1. Notre équipage est resté soudé et a concouru dans la bonne humeur et en bonne coordination,
2. J’ai réalisé que la victoire peut se jouer à peu de chose et qu’il faut donc rester très concentré jusqu’au bout.
3. On fera encore mieux la prochaine fois, mais quelle satisfaction d’être déjà à ce niveau technique et humain en si peu de temps
(2 entraînements seulement). »
Corentin, le benjamin de l’équipage de 19 ans, équipier 2019 : « Superbe première régate de la saison, c’était complètement
improbable de se retrouver sur la ligne avec 370 bâteaux et avec un Imoca juste à côté. C’était une expérience juste géniale. »
Marjolaine, 23 ans, deuxième saison à bord : « On a enfin fait le tour EN ENTIER. L’année dernière, on s’était arrêté aux Poulains
et ça avait été super long. C’est toujours aussi impressionant de voir la flotte avec les 370 spis multicolores derrière le bateau.
Magnifique ! On a envoyé la gomme, les conditions de vent n’ont pas arrêté de changer et pour s’adapter, on a envoyé beaucoup
de voiles différentes. C’était trop plaisant de pouvoir enfin restituer en course ce qu’on travaille en équipage depuis 2 mois !
Je sens que techniquement au piano, je suis enfin bien à l’aise à mon poste, c’est fluide, ca passe tout seul. J’arrive de plus en plus
à prioriser les infos quand 4 personnes me sollicitent en même temps pour des manipulations différentes. Quand je repense au
Tour de Belle-Île de l’année dernière, trois semaines après ma prise de poste et où c’était beaucoup plus compliqué de suivre,
ça fait chaud au coeur de voir l’évolution ! Et puis, je commence vraiment à savoir lire un plan d’eau, venant d’une débutante totale
, je n’aurais jamais imaginé ça, il y a un an et demi… »
Mauro, 47 ans, Argentin, équipier 2019 : « C‘était une véritable prouesse de réussite collective.
Personnellement, je me sens partagé entre la joie de voir comme notre ensemble très hétéroclite tourne presque comme un horloge
et ma performance de naviguant. C’est la première fois que j’étais soumis à une telle exigence et je pense que je dois m’améliorer
encore. Prendre mes marques à ce poste c’est essentiel. Mon sentiment est mitigé car je voulais arriver devant Bretagne Télécom.
Mais c’est aussi ça la régate ! Malgré tout, notre première course après 2 entrainaients restera gravée dans ma mémoire pour
toujours. Fier de notre équipe qui n’a rien lâché ! »
Raphaelle, 26 ans, deuxième saison à bord: « Bonne reprise avec ce tour de Belle-île!! On a bien navigué, on a pu terminer juste derrière Bretagne Télécom, à quelques secondes..
On aurait bien aimé gagner, ça sera pour la prochaine fois! »
Olivier, 45 ans, équipier 2019: « Notre objectif sur cette course: naviguer propre et faire du beau bateau. Je pense que l’objetif est atteint et ça se mesure au résultat,
à la cohésion d’équipe et aux sourires à l’arrivée. Une fois encore, le choix de la diversité a fait preuve de richesse avec à la clé, la
réussite. Bravo ! »
Prochain rendez-vous de Team Jolokia : L’Armen Race du 30 mai au 2 juin, au départ de La Trinité sur Mer… Une course offshore de plusieurs jours au programme. »
Mathilde, 23 ans, équipière 2019: « J’ai trouvé que c’était une expérience très enrichissante. Cette régate nous a fait énormément progresser et c’est génial de sentir que certaines manœuvres qui bloquaient à l’entraînement, ou qui n’étaient pas fluide se sont bien déroulées pendant la régate, avec la pression du timing en plus. Quand on se dit qu’on s’est entraîné que trois fois sur le bateau et une fois avec l’équipage tdbi, c’est vraiment ouf !! C’est aussi très intéressant de sentir que la communication à bord s’est beaucoup améliorée: il y avait beaucoup moins d’infos parasites, et j’imagine que le stage aux Glénans a été un vrai plus pour nous préparer à gérer ce point et aussi parce que grâce à ce stage on se connait mieux et du coup on sentait à quel moment s’aider sans avoir à crier dans les moments chauds. Bref on a vraiment fonctionné en équipe sur cette régate. Et plus personnelement même si je trouve que globalement on a fait de belles manœuvres, on était tout le temps sollicité, et il y a eu des moments vraiment dur physiquement pendant la course surtout au moment d’enrouler la dernière bouée avant l’arrivée, et j’étais a bout : j’étais frustrée (de voir Bretagne Telecom nous passer devant) et surtout fatiguée ! Et c’est là que la motivation et l’engagement de tout l’équipage à fait la différence, et m’a permis de trouver les ressources pour me remobiliser et de retrouver de l’énergie et de la motivation pour finir cette régate et tout donner jusqu’à la fin. Et vivre des moments aussi intenses entourée comme cela, c’est magique ! Je n’ai qu’une envie, repartir avec Jolokia pour la prochaine course! »
Charline, 35 ans, équipière 2019: « Un magnifique moment où le travail en équipe a pris tout son sens. C’était incroyable de prendre un départ avec 370 bateaux sur une seule ligne avec de très grands noms de la voile. Un grand merci à Jolokia de nous permettre de vivre des moments aussi magiques. »