Tout au long du mois de septembre 2019, Jolokia s’est associé à l’établissement public de santé mentale Charcot à Caudan afin de proposer quatre journées en mer à des patients. Une activité voile qui entre dans un programme de réhabilitation sociale pour les patients.Voile mais surtout organisation, autonomie, logistique et relations sociales, car en mer l’apprentissage est global. Le réalisateur Eric Boisdron les a suivis et a fait un film-témoignage de cette aventure, aventure rendue possible grâce au soutien d’AG2R La Mondiale, la Fondation SNCF, la Sellor et la Cité de Voile Éric Tabarly. A lire aussi ci-dessous l’interview de Clémence de Solms, psychiatre praticien hospitalier, cheffe du pôle réhabilitation psychosociale EPSM Charcot.
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Interview de Clémence de Solms, psychiatre praticien hospitalier, cheffe du pôle réhabilitation psychosociale EPSM Charcot
Qu’est ce que la réhabilitation psycho-sociale ?
C’est une façon de concevoir le soin où la personne est considérée dans sa globalité, dans un projet de vie où l’accent est mis sur les compétences plutôt que sur les incapacités. Il s’agit de dépasser la conception classique du soin en tant que seule guérison d’une pathologie par le corps médical. La réhabilitation psychosociale est un processus menant au rétablissement du patient. Dans ce processus, le patient est mis dans une position d’acteur et être acteur, c’est aller vers l’autonomie et retrouver sa place dans la société.
En quoi les activités participent à ce processus ?
Les activités permettent d’entrer en relation, elles sont un support pour permettre la socialisation. La socialisation ne peut pas se faire dans la seule relation médecin-patient d’autant que la maladie enferme souvent le patient sous l’ étiquette « malade psychiatrique » qui est particulièrement stigmatisante et paralyse le soin. Au contraire, à travers l’activité, le patient reprend un rôle social, c’est essentiel pour tout individu. Le rôle du médecin est donc de favoriser ces activités et de poser des objectifs thérapeutiques dans celles-ci.
Quel regard portez-vous sur le programme proposé par Jolokia ?
L’ensemble du programme place le patient au centre de l’action, dans une recherche d’autonomie qui est essentielle pour leur inclusion. Il faut voir que le message porté par Jolokia, nos différences sont une force, est particulièrement inclusif. Chacun peut y trouver sa place, à condition d’être acteur sur ce support exceptionnel qu’est un bateau. Le patient se retrouve donc dans une activité sociale fortement valorisée, avec une obligation d’agir. Le patient n’est plus « patient passif » mais devient « patient acteur ». C’est l’ensemble des éléments de ce processus qui permettent au patient une réinsertion sociale et à terme professionnelle pour certains d’entre eux.